English Version     Deutshe Ubersetzung
Accueil
L'Historique
La Ferme
La Réserve
L'Hébergement
Les Activités
Les Dolmens
Minerve
Les Environs
Excursions
Le Minervois
Le Languedoc
Le Catharisme
Les Châteaux
Les Accès
Brochures
Les Tarifs
Inscription
Nos Favoris
Livre d'Or
Ecrivez nous!
info@boisbas.com
Le Catharisme


"Le Catharisme est une religion du salut fondée sur la Révélation. Son Livre Saint est le Nouveau Testament. Sa prière est le Pater. L'Envoyé de Dieu, auteur de la Révélation, est le Christ et lui seul".           Noël ROQUEBERT

Les Cathares se considéraient comme porteurs de l'authentique message du Christ. La croisade (dite croisade des Albigeois) qui a ensanglanté le Sud de la France de 1209 à 1229 leur vaut aujourd'hui la notoriété et une certaine fascination que nous allons essayer d'analyser.

Quelles en furent les causes?   Cette religion, certes chrétienne, fondée surtout sur l'Evangile de Jean mais où l'on reconnaît des influences dualistes, gnostiques et manichéennes, s'est étendue au retour des croisades en Orient dans plusieurs pays du Sud de l'Europe et en Languedoc au 11e. Les "Amis de Dieu" sont des fidèles et les "Parfaits" ou "Bons Hommes" sont le clergé de cette église qui se veut pure (en grec catharos signifie pur, sans souillures) et qui professe des théories nouvelles. Le Royaume du Dieu bon, dont les âmes sont les émanations, n'est pas ici bas. Le monde visible, ô combien imparfait, ne peut avoir été créé que par le Principe du Mal qui après avoir créé la Terre, l'a peuplé d'anges déchus. Une croix Cathare typique.

L'âme des personnes impures se réincarnera dans une autre personne (voire dans un animal, raison pour laquelle les Cathares ne mangeaient pas de viande) ; Le Dieu du Bien triomphera le jour où l'âme de la dernière créature humaine aura réussi à réintégrer son corps céleste. Pour faciliter ce passage, un seul sacrement : le "consolament". Pas de baptême par l'eau, ni d'eucharistie, ni de mariage. Même les métiers ont un sens : ceux où l'esprit domine (tisserand, marchand) sont plus près du ciel que ceux qui concourent à la production et à la force (paysans, propriétaires, soldats).

Toutes ces idées sont débattues pacifiquement au début et même dans des colloques avec d'autres "hérétiques", comme les Vaudois et avec les Catholiques, dont le futur St Dominique. (cf "le miracle de Fanjeaux") Mais l'enjeu est en train de devenir largement politique : les Cathares sont en train de s'organiser comme une force sociale et intellectuelle à laquelle adhèrent souvent nobles et marchands. Comme les Franciscains, ils prêchent pour la pauvreté de l'Eglise. Ils critiquent aussi, en donnant l'exemple contraire, les abus du haut clergé catholique qui vit souvent dans le luxe, s'occupe des ses pouvoirs et de ses revenus et a manifestement perdu de vue le message des premiers chrétiens. Pire, ils tolèrent ou encouragent le refus de l'impôt aux évêques. Or l'Eglise en est, à l'époque, le principal collecteur. Le Croisé d'Avignonet: élevé en mémoire d'une représaille des Cathares contre les Croisés.

Ni le Roi de France, ni le Pape ne peuvent tolérer la situation. L'assassinat du légat du Pape, Pierre de Castelnau, précipite les choses ; en 1209, une armée de croisés se rassemble en Bourgogne sous les ordres de Simon de Monfort. Béziers est mise à sac en Juillet (c'est là que l'évêque Amaury de Narbonne prononcera la tristement célèbre phrase : "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens!"). Par trahison, Carcassonne est prise en Août. L'année suivante, 1210, les places-fortes principales du Languedoc sont assiégées. Minerve capitule après un siège héroïque qui durera 7 semaines et 140 Parfaits furent brûlés. L'année suivante c'est Lavaur : 400 Cathares périssent dans les flammes. Le tournant militaire décisif est la bataille de Muret (1213) où le jeune roi Pierre II d'Aragon, venu prêter main forte aux seigneurs Occitans, perd la vie. La croisade s'arrête en 1229. Les biens des seigneurs de Toulouse sont annexés à la Couronne de France.

L'Inquisition est mise en place en 1233 et confiée aux frères prêcheurs (futur ordre Dominicain). Des chevaliers Occitans révoltés assiègent Carcassonne puis massacrent les inquisiteurs. C'est le début d'une seconde campagne militaire qui voit le siège de Montségur (1244) défendu par Pierre-Roger de Mirepoix ; la citadelle est pris au bout de 10 mois et 210 Parfaits périssent par le bûcher. Le dernier Parfait connu, Bélibaste sera brûlé en 1321 à Villerouge-Terménès. Pendant des siècles certaines cérémonies, certains usages Cathares ont survécu clandestinement en Languedoc.
La Cathédrale d´Albi: symbôle de la victoire de l´Orthodoxie Romaine sur l´Hérésie Cathare.
L'attraction qu'exerce l'histoire du Catharisme sur les visiteurs d'aujourd'hui est complexe et peut être expliquée à plusieurs niveaux :

  • L'histoire d'une religion, d'un courant de pensée précurseur de la Réforme : la recherche d'ascétisme, de charité et de partage, comme un îlot de spiritualité dans un monde au matérialisme grandissant mais qui a fait de l'Abbé Pierre ou de Mère Téresa des héros médiatiques...

  • L'histoire d'une civilisation qui avait su (ré)inventer les cours d'amour, les troubadours et un certain degré d'individualisme et de liberté de pensée qui nous semble être des apports à long terme au patrimoine culturel européen ;

  • L'émergence d'une indépendance féminine ; nombre de femmes sont des Parfaites ; elles fondent des maisons où se réunissent celles qui ont la vocation, pour prier et travailler ensemble ;

  • L'apparition timide d'une civilisation marchande, où l'on a le droit de préter, où ce n'est pas la possession qui compte mais les echanges qui enrichissent...

  • L'histoire enfin d'une nation alors en émergence, qu'on appelle aujourd'hui l'Occitanie, autour d'une capitale, Toulouse, dont l'historien Braudel a bien montré qu'elle aurait pu avoir vocation nationale et à laquelle l'autonomie et la prospérité de la Catalogne, sa voisine, donne l'exemple de ce que peut devenir un peuple qui a su conserver sa langue et son patrimoine culturel au sein de l'Europe des Régions.


Bibliographie sommaire :
Anne BRENON : Les fils du malheur. ; l'Hydre 2002
Marie LAURAGUAIS : Le Pays Cathare. ; Atlas, Paris 1976.
Emmanuel LE ROY LADURIE : Montaillou, village Occitan. ; Paris 1975.
René NELLI : Dictionnaire des Hérésies méridionales. ; Toulouse, 1968.
Le Phénomène Cathare. ; Paris 1968.
La vie quotidienne des Cathares en Languedoc au 13ème siècle. ; Paris, 1969.
Z. OLDENBURG : Le bûcher de Montségur. ; Paris 1959.
Michel ROQUEBERT : Citadelles de vertige. ; Toulouse, 1967.
L'épopée Cathare. (2 tomes) ; Toulouse, 1970 et 1976.
D. de ROUGEMONT : L'Amour et l'Occident. ; Paris, 1956.


Adresses utiles :
  • Centre d'Etudes Cathares
    BP 197
    53, rue de Verdun
    11 004 Carcassonne Cedex
    Tél : 04 68 47 24 66
    Fax : 04 68 72 77 55
    catharisme@wanadoo.fr

  • Institut d'Estudis Occitans - Aude
    BP 105
    11 022 Carcassonne Cedex
    Tél : 04 68 25 19 78